Cinq cents mètres suffisent à voir disparaître les maisons alentours, comme si, d’un coup, la zone devenait invivable. On se retrouve seul, face à une étendue de buissons qui ne fait que grandir et à une route qui semble se dérouler sans fin. Un nœud dans l’estomac. Le stress du vide sans doute. Qu’on le veuille ou non, la vie moderne a su gaver notre nerf optique de stimuli… au point que les immensités nous paraissent irréelles. Comme essayer de se représenter l’infini, le premier face-à-face avec le désert donne littéralement le vertige.
Puis ce vertige laisse peu à peu sa place à l’émotion. Le cerveau reprend le dessus et l’on réalise alors qu’il y a encore des lieux sur Terre que l’Homme n’a pas souillés (ou pas trop, si l’on tient compte des déchets laissés par les automobilistes je-m’en-foutistes !). La beauté du paysage est alors saisissante et permanente : régulièrement, la végétation, le relief, les couleurs changent et donne naissance à un nouveau tableau. Le vide appréhendé ne l’est finalement pas, et qui sait observer peut y dénicher sans cesse de nouvelles surprises : une forme, un animal, un relief témoin de l’époque où ce désert était une mer...Petit à petit, on se sent gagné par un sentiment de liberté, comme si ces terres nous donnaient alors le pouvoir de décrocher la lune… ou simplement de profiter pleinement de l’instant présent, loin de toute pollution sensorielle de la vie moderne. Soudain, on ne peut s’empêcher de penser aux peuples Aborigènes, héritiers de ces sols préservés. En regardant les camaïeux de rouges et de verts, on les imagine des centaines d’années auparavant, arpentant la lande pour chasser ou cueillir de quoi manger, mais toujours dans le respect de leur environnement. Un respect qui explique que ces terres désertiques soient restées intactes. Un respect auquel eux, peuples d’Australie, n’ont pas eu droit. On se demande alors si, quelque part, vers l’horizon, des tribus parviennent encore à conserver leurs modes de vie ancestraux, loin du poison que représente la société blanche. Car la Stuart Highway offre de bien tristes exemples de notre influence sur les Aborigènes. Dans les rues de Coober Pedy, ils déambulent, désœuvrés, tels des fantômes d’un monde passé. Un désastre dont on ne peut s’empêcher de se sentir coupable…
D. R.
Commentaires
Mamounette Busterjo le 16-06-2009 à 12:18:37
BON ANNIVERSAIRE à Ludo !!!!.......
Avez-vous chanté devant un Feu de Camp dans le désert ..."the Gum Trees" ?
J'attends vos prochains commentaires suite à vos rencontres.... s'il y en a eu....
Bisous à vous 2
Liréo le 16-06-2009 à 10:36:27
Bon anniversaire (en retard) ludolivo!!!!
lateteenbas le 16-06-2009 à 07:05:03 (site)
Oui on les a vu, mais on ne les a pas trouve si impressionnants en fait. C'est vrai qu'ils sont gros, mais bon... Peut-etre qu'on se blase un peu trop vite ! Bisous
guy le 14-06-2009 à 11:52:54
avez-vous vu ces immense camions-trains?????
maman et (belle) le 13-06-2009 à 19:05:54
Moi aussi, je suis très contente de vous retrouver.
Je vous trouve en super forme.
Continuez à nous faire rêver.
Bisous
le quere's family le 13-06-2009 à 14:45:11
Bel article. Très poétique.
Merci.
Je suis super heureuse de vous retrouver !!!
Bisous.