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Uluru, sacred spirit

L’entrée dans le parc national Uluru – Kata Tjuta est donc payante : 25$ AUD pour trois jours. Le pass vous permet de vous balader autour du rocher et des Olgas (ou Kata Tjuta en aborigène). Partout dans le parc, des écriteaux vous interdisent de photographier d’endroits sacrés pour les aborigènes. Cela risque de leur prendre une partie de leur âme. Dans le même temps, l’escalade d’Uluru, un sacrilège pour les autochtones, est autorisée, voire même encouragée par des barrières de sécurité vissées dans le rocher… Qui aurait l’audace de grimper à la cime d’un calvaire et de se pendre au cou de Jésus Christ, ou de chevaucher une vache sacrée en Inde ?

Des guides sont là pour expliquer aux touristes les légendes aborigènes, leur rêve, l’équivalent de leur totem… Cependant ces guides sont blancs. Certes, ils ont été initiés aux rites autochtones, mais ils n’ont pas été élevés dans cette tradition. Ils n’ont pas connu le nomadisme, ils n’ont pas de totem. Les aborigènes sont une nouvelle fois totalement absents du parc national. Il y a bien le centre culturel qui tente de contrebalancer cet état de fait. Des films montrent des aborigènes exécutant des danses rituelles, des expositions expliquent comment les blancs ont volé la terre de leurs ancêtres. Mais si vous voulez des renseignements sur quoi que ce soit, adressez-vous au ranger blanc qui est payé pour ça. Et surtout ne cherchez pas d’Aborigènes pour discuter ou essayer de lui poser des questions, il n’y en a pas…

Qu’adviendra-t-il du parc dans 85 ans ? Les blancs seront-ils toujours là ? Car depuis 14 ans, et pour une durée de 99 ans, le parc est administré conjointement par les blancs et les aborigènes. Mais dans 85 ans, seuls les aborigènes seront les maîtres de leur terre. Chasseront-ils les blancs, pour qu’Uluru retrouve tout son caractère sacré, loin du tumulte du Resort ?

Ludolivo