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Cul bordé de nouilles

Cette journée avait pourtant commencé tristement, avec nos adieux définitifs à la Yurtfarm. Pas facile de quitter Mike, la famille et les animaux une bonne fois pour toutes. Les yeux rougis par les larmes, nous nous engageâmes sur la route de Sydney, avec la ferme intention de camper dans les rues avec notre van jusqu’au 2 ou 3 janvier, les auberges de jeunesse étant complètes jusqu’à ces dates pour cause de Nouvel An. Nous aurons ensuite une grosse dizaine de jours pour vendre notre camarade de voyage.

A peine arrivés dans la capitale du New South Wales, nous nous mettons à l’ouvrage et commençons notre affichage d’annonces pour la vente de notre cher véhicule (il vaut mieux s’y prendre tôt quand même). A peine avions nous punaisé quatre annonces que notre téléphone a sonné :

«    - Allo

-          Ah, tu es Français.

-          Oui.

-          Je m’appelle Franck et mes potes et moi sommes intéressés par ton van.

-          Oui, nous sommes dans le quartier de Kings Cross.

-          Nous aussi, on se retrouve dans 10 minutes sous l’enseigne Coca-Cola.

-          OK, à Tout’. »

«    - Hello !

-          Salut mec (traduction littéral de l’Australien) !

-          Auriez-vous, s’il vous plaît, de la place pour nous ?

-          Je vais devoir vous donner mon lit…

-          Pardon ?

-          Je vais devoir vous donner mon lit.

-          Vraiment ?

-          Combien de temps vous voulez rester ?

-          Jusqu’au 14 janvier…

-          Ok, cela fera 400 $ pour deux.

-          Hein ?

-          400 $ pour vous deux pour deux semaines.

Après avoir visité la chambre (petit dortoir pour 4), l’affaire fut conclue. On a économisé au bas mot 400 $ sur cette location. Les prix des autres auberges de jeunesse tournent autour de 200 $ la semaine pour une seule personne. Nous dormons donc bien dans le lit du tenancier, lui parterre, en attendant qu’une place se libère, a priori aujourd’hui. Quand on vous dit qu’on est des veinards !