La Tête en bas

Cairns, la deuxième ville du Queensland, après Brisbane, vit par et pour ses backpakers. Ils sont des centaines à arpenter les trottoirs de la cité chaque jour, à la recherche de bons pour des repas gratuits, des plans pour boire à l’œil, pour sortir sans trop dépenser. Alors Cairns, son lagon, ses fontaines, se la joue jeune, enjoué, aussi pleine d’énergie que ces braillards fêtards, soûlards. Dans tous les magasins, on vous tape dans le dos, on vous sert du « mate » (mec) à toutes les sauces. Les backpakers sont la poule aux œufs d’or des échoppes « cairnsiennes ».

Peut-être sommes-nous un peu trop casaniers – nous sommes quand même partis un an à l’autre bout du monde – mais cette ambiance faussement amicale ne nous a pas forcément plu…

Ici, il faut être bronzé, jeune, riche, en bonne santé… Oui, parce que même si on distribue des flyers proposant des repas à 10 $, Cairns reste une ville chère, où il n’est pas question de sortir sans s’être pomponné, maquillé, sapé à la dernière mode. Petit test grandeur nature : après avoir réserver un trip en bateau sur des îles du Pacifique (Whitsundays et Fraser Island), nous avons demandé à notre aimable hôtesse où se trouvait le magasin Vinnies, une boutique de prêt-à-porter de deuxième main et de bouquins d’occasion. Sa réponse fut catégorique, avec la bouche en cul-de-poule des pimbêches qui se la racontent : « Non, je ne sais pas ». Et de demander à sa collègue :

« - Tu sais où il est le Vinnies ? »

-         Le quoi ?

-         Le magasin de deuxième main

-         Ah non, je ne sais même pas ce que c’est…

Fin de la discussion, merci quand même. Nous allons chercher tous seuls au milieu des boutiques Dior, Louis Vuitton, Gucci…

Oui, c’est ça Cairns, une ville qui semble proche des backpakers qui ne roulent pas forcément sur l’or, mais qui est très loin de leur réalité quotidienne…

Ludolivo