La Tête en bas

Tribulations de deux frenchies au pays d'Oz

posté le samedi 13 juin 2009 à 05:27

Face au vide…

La méditation du désert...Quelque 300 kilomètres après Adélaïde, Port Augusta se dresse en dernier rempart avant les étendues arides du nord et de l’ouest du South Australia. Un rempart déjà fantomatique, dont l’élément prédominant n’est autre qu’une immense usine noire, digne du Sibéria de Shökal… La vie ici semble se réduire à la vapeur blanche qui s’échappe de sa tour. En quelques minutes, la ville est traversée. Un embranchement et la Stuart Highway commence son périple. Au bout de cette ligne droite, Darwin et ses terres tropicales, plus de 3 000 km au nord. Mais avant, il va falloir affronter le désert…

Cinq cents mètres suffisent à voir disparaître les maisons alentours, comme si, d’un coup, la zone devenait invivable. On se retrouve seul, face à une étendue de buissons qui ne fait que grandir et à une route qui semble se dérouler sans fin. Un nœud dans l’estomac. Le stress du vide sans doute. Qu’on le veuille ou non, la vie moderne a su gaver notre nerf optique de stimuli… au point que les immensités nous paraissent irréelles. Comme essayer de se représenter l’infini, le premier face-à-face avec le désert donne littéralement le vertige.

 


 
 
posté le mercredi 17 juin 2009 à 08:48

Opale, oh desespoir !

Ludo the KidCoober Pedy, premier stop de notre périple le long de la Stuart Highway et première claque en pleine gueule !

Nous, petits occidentaux habitués au confort de nos apparts ou maisons, nous demandons encore comment des gens peuvent habiter là ! Il n’y rien. Où que vous regardiez vous ne voyez que des monticules de terres de plusieurs mètres de hauteur au milieu d’une immensité désertique, dans laquelle tentent, tant bien que mal, de survivre quelques frêles arbrisseaux. Et pourtant dans ce milieu hostile vivent des gens normaux (deux bras, deux jambes, une tête, tout quoi !). Mais comment font-ils ?

 


 
 
posté le mercredi 17 juin 2009 à 08:51

Triste Alice

Uluru, site sacre pour les Aborigenes

La ville d’Alice Springs, à mi-chemin entre Adélaïde et Darwin, a été notre première vraie rencontre avec les Aborigènes. Un face-à-face plus qu’une rencontre, devrais-je dire. Car, aussi choquant que cela puisse paraître, il existe deux Alices : celle des Blancs et celle des Noirs. Deux mondes qui se superposent dans les rues, mais sans vraiment se croiser, comme situées dans deux dimensions différentes.

 


 
 
posté le mercredi 17 juin 2009 à 08:53

Un choix cornélien

Statue d'Aborigene, le long de la StuartDepuis notre entrée en territoire aborigène̶au sens où leur culture devient visible [les zones de l’Australie traversées jusqu’ici semblent littéralement avoir effacé toute trace d’Histoire précoloniale, NDR]̶j’ai beau retourner la question dans tous les sens, je ne vois pas d’issue heureuse pour les Abos… A moins peut-être que tous les Blancs prennent leurs cliques et leurs claques et quittent l’Australie. Et encore ! Les dégâts déjà causés sont certainement irréversibles… Pour comprendre le problème, il faut avoir une idée du fonctionnement de la culture aborigène.

A l’origine, le peuple Aborigène est nomade. Formées de chasseurs-cueilleurs, les tribus traversaient tout le territoire australien à la recherche de nourriture et de points d’eau. Loin des « sauvages » décrits par les colons britanniques, les Abos ont développé il y a des milliers d’années [ils occupent l’Australie depuis 10 000 ans] un système social très complexe. Le T…, loi suprême, régit tous les aspects de la vie. Dont la première et la plus essentielle des règles est de préserver l’environnement tel qu’il a toujours été. Ce respect pour la « terre nourricière » va jusqu’à lui demander par la pensée avant de s’asseoir sur le sol.

 


 
 
posté le mercredi 17 juin 2009 à 08:55

Bienvenue au pays de la délation

Campagne australienneLes Etats de Victoria et de South Australia ont des problèmes récurrents d’eau. Leurs dirigeants ont ainsi instauré des restrictions à différents degrés. Il n’est donc pas question de laver sa voiture ou l’allée bitumée devant chez soi. Si vous le faîtes, vous avez intérêts à avoir confiance en vos voisins… Serena Bates, notre hôtesse à Melbourne, a tentée l’expérience, grand mal lui en a pris. Elle nous avait demandé de nettoyer l’allée chez elle. Nous le faisions tranquillement au karcher, quand une promeneuse a traversé la route, laissant de l’autre côté une poussette et deux enfants, pour nous incendier. Serena semblait tracassée par l’histoire et elle nous a même confié : « J’espère que nous n’aurons pas d’amende… ».

L’histoire en est restée là mais elle démontre à quel point on se méfie de ses voisins en Australie. De plus, les médias et la police encouragent les gens à espionner ceux qui les entourent. A grand renfort de spots publicitaires, on demande aux citoyens de vérifier si leur voisin n’a pas un comportement étrange et, si tel est le cas, de contacter le numéro vert indiqué. Un numéro anti-crime bien sûr…