La Tête en bas

Tribulations de deux frenchies au pays d'Oz

posté le mardi 03 novembre 2009 à 04:09

Need for speed downunder

Holden Commodore vert pomme radiactiveEn Australie, la voiture est reine. Il faut dire que la taille du pays et le prix de l’essence (entre 1,10 AU$ et 1,80 AU$ le litre) favorisent l’usage de ce moyen de transport. Dans les campagnes, il n’est pas question d’utiliser autre chose que ce véhicule pour se déplacer, un peu comme en France en somme. Sauf qu’ici les voitures sont des bolides bien plus puissants : des V6 ou V8 de 3 litres… Il faut au moins cela pour parcourir 60 ou 80 kilomètres aller-retour du domicile au lieu de travail !

Les routes downunder sont faites pour ces avaleurs d’asphalte. Larges, rectilignes, avec des bas-côtés qui forment quasiment une voie supplémentaire, pour faciliter le déplacement. Bien qu’il n’existe que peu de 2x2 voies, à l’exception des Highways, les dépassements sont assez aisés. C’est tout droit et avec de la visibilité… De plus les Australiens sont des gens courtois au volant. Quand ils s’aperçoivent qu’une dizaine de voitures les suit, ils s’empressent de se positionner sur le bas-côté, tout en continuant à rouler. Ce sont des gens très respectueux des limitations de vitesse. Ils ont d'ailleurs plutôt intérêt. S’ils se font flasher, la sanction est lourde. Et plus encore si vous venez d’un autre état ! D’autant que des panneaux vous demandent de prévenir les autorités au cas où vous identifiez un chauffard (Cf. article sur la délation).

 


 
 
posté le mardi 03 novembre 2009 à 11:00

Australien, késako ?

« Pour les Européens, nous autres Australiens sommes proches des Américains. Mais quand un Américain nous qualifie, c’est tout d’abord de britanniques. » Cette vérité confondante m’a été déclamée au détour d’un verre, dans un bar bruyant, par notre ami Martyn. Depuis, c’est dans ma tête qu’elle fait du bruit…

Reprenons depuis le début. Est-ce qu’en tant que Française je trouve les Australiens « américanisés » ? La réponse est oui, sans aucun doute. Un préjugé qui m’a induit en erreur il y a quatre jours, pour Halloween. Extatique à l’idée de prendre part à la grande parade déguisée qui aurait lieu, j’en étais sûre, dans Brisbane, j’ai cherché pendant des heures du maquillage de fête pour me grimer à mon tour. Le soir venu, le choc a été dur à encaisser : les Australiens ne fêtent pas – ou peu – Halloween. Pour cela, me dit-on, il fait traverser le Pacifique… Bon.

 


 
 
posté le mardi 10 novembre 2009 à 03:00

Autant en emporte le soleil

La lande de New EnglandPartis de Brisbane sous une chaleur accablante (environ 35°C), nous nous dirigeâmes vers la Nouvelle Angleterre, aux paysages bucoliques, rappelant ceux de la Perfide Albion. En chemin, il nous fallait traverser la Gold Coast, territoire très prisé des surfeurs et des gens de « la haute » situé au sud du Queensland. Vous n’en verrez pas de photos (des buildings et des plages adjacentes, on a les mêmes à Nice, Cannes, voire La Baule…).La traversée de la frontière, entre le Queensland et le New South Wales, nous réserva une surprise de taille : de gros nuages lourds, gris, chargés d’une eau que l’on appelle pluie (on avait oublié ce terme depuis près de 6 mois), s’amoncelaient au-dessus de nos têtes. Et ce qui devait arriver arriva ! Patatra, cette bénédiction des dieux pour les agriculteurs qui l’attendaient depuis des temps immémoriaux, s’est abattu sur notre pauvre van, qui n’en demandait pas tant… (Nous espérions que cela le laverait un peu, après la traversée du désert !). Byron Bay, autre paradis des fondus de planche, nous a accueillis sous un bel orage, comme les régions subtropicales savent si bien en engendrer. Nous nous décidâmes donc à prendre la route en direction des terres. Les montagnes de la Great Dividing Range auraient dû nous protéger de ces nuages et des influences océaniques… Sauf que la Nouvelle Angleterre porte bien son nom ! C’est une des régions les plus humides d’Australie. Question météo, on a été servi : on est passé du beau soleil de Mex… de Brisbane (pardon), à la froidure de la fin de printemps à Tenterfield (à peine 15°C).

Côté paysage en revanche, on a été vraiment gâté. Que dire sur les panoramas révélés par cette région ? On savait l’Australie plurielle : le nord tropical, le sud tempéré, le centre désertique. Mais partout la même dominante : le rouge (ocre, marron…). En Nouvelle Angleterre, tout est différent. La teinte dominante est le vert : le vert des forêts, dans lesquelles se côtoient eucalyptus, pins, peupliers… ; le vert des pâturages où paissent allègrement moutons, vaches et chevaux ; le vert de la mousse qui s’accroche aux rochers saillants dans les prés, entre lesquels zigzague un ruisseau, donnant au tableau un air de petite Irlande. Les montagnes, vallées, collines sont omniprésentes dans cette région. On se croirait un peu en Auvergne, ou dans les Highlands écossaises. D’ailleurs Glenn Innes, petite bourgade de 6 000 habitants arbore fièrement les couleurs du pays du chardon. Lors d’un défilé, nous avons pu admirer le pipe band de la ville parader en tenue de gala (kilt, béret, longues chaussettes…).

 


 
 
posté le dimanche 22 novembre 2009 à 06:10

Jouons à Tonte-moutons !

Ah, ca fait flipper de tondre en vrai !Félix est un shearer. Prononcez « chii-reur ». Son job à lui, c’est de tondre des moutons. Il fait cela toute l’année. Six mois en Australie, six mois en Angleterre. Pour certains, c’est un boulot de merde. Pour d’autres, c’est juste tout simplement trop dur. Et comme tout métier difficile que personne ne veut faire, c’est un métier qui paie. Bien même. Félix gagne 3 000 dollars par jour de tonte. Mercredi, il a ratiboisé 53 brebis en huit heures, soit neuf minutes par animal, tout compris : immobilisation de la brebis, tonte et étalement de sa laine sur la table de nettoyage. Ça fait dans les 56 dollars par mouton, de quoi faire baver.

Enfin, çà, c’était avant d’essayer… D’abord, il faut choper l’animal. Et c’est con, un mouton ! Belle tautologie, je sais. Ça fait trois fois le tour de l’enclos, et recommence en espérant trouver une faille dans la barrière cette quatrième fois. Ça fonce dans ses copains, les soulève d’un coup de tête et se planque dessous, certain qu’on ne verra pas son arrière-train qui dépasse. Ça te regarde apeuré en bêlant, pensant que toi aussi tu parles mouton et que tu vas l’épargner. Quand Félix en met un à terre, ça paraît tellement facile. Hop ! Petite torsion du cou… et Boum ! On pousse le cul vers le sol. Two fingers in the nose, quoi !