Les routes downunder sont faites pour ces avaleurs d’asphalte. Larges, rectilignes, avec des bas-côtés qui forment quasiment une voie supplémentaire, pour faciliter le déplacement. Bien qu’il n’existe que peu de 2x2 voies, à l’exception des Highways, les dépassements sont assez aisés. C’est tout droit et avec de la visibilité… De plus les Australiens sont des gens courtois au volant. Quand ils s’aperçoivent qu’une dizaine de voitures les suit, ils s’empressent de se positionner sur le bas-côté, tout en continuant à rouler. Ce sont des gens très respectueux des limitations de vitesse. Ils ont d'ailleurs plutôt intérêt. S’ils se font flasher, la sanction est lourde. Et plus encore si vous venez d’un autre état ! D’autant que des panneaux vous demandent de prévenir les autorités au cas où vous identifiez un chauffard (Cf. article sur la délation).
Reprenons depuis le début. Est-ce qu’en tant que Française je trouve les Australiens « américanisés » ? La réponse est oui, sans aucun doute. Un préjugé qui m’a induit en erreur il y a quatre jours, pour Halloween. Extatique à l’idée de prendre part à la grande parade déguisée qui aurait lieu, j’en étais sûre, dans Brisbane, j’ai cherché pendant des heures du maquillage de fête pour me grimer à mon tour. Le soir venu, le choc a été dur à encaisser : les Australiens ne fêtent pas – ou peu – Halloween. Pour cela, me dit-on, il fait traverser le Pacifique… Bon.
Côté paysage en revanche, on a été vraiment gâté. Que dire sur les panoramas révélés par cette région ? On savait l’Australie plurielle : le nord tropical, le sud tempéré, le centre désertique. Mais partout la même dominante : le rouge (ocre, marron…). En Nouvelle Angleterre, tout est différent. La teinte dominante est le vert : le vert des forêts, dans lesquelles se côtoient eucalyptus, pins, peupliers… ; le vert des pâturages où paissent allègrement moutons, vaches et chevaux ; le vert de la mousse qui s’accroche aux rochers saillants dans les prés, entre lesquels zigzague un ruisseau, donnant au tableau un air de petite Irlande. Les montagnes, vallées, collines sont omniprésentes dans cette région. On se croirait un peu en Auvergne, ou dans les Highlands écossaises. D’ailleurs Glenn Innes, petite bourgade de 6 000 habitants arbore fièrement les couleurs du pays du chardon. Lors d’un défilé, nous avons pu admirer le pipe band de la ville parader en tenue de gala (kilt, béret, longues chaussettes…).
Enfin, çà, c’était avant d’essayer… D’abord, il faut choper l’animal. Et c’est con, un mouton ! Belle tautologie, je sais. Ça fait trois fois le tour de l’enclos, et recommence en espérant trouver une faille dans la barrière cette quatrième fois. Ça fonce dans ses copains, les soulève d’un coup de tête et se planque dessous, certain qu’on ne verra pas son arrière-train qui dépasse. Ça te regarde apeuré en bêlant, pensant que toi aussi tu parles mouton et que tu vas l’épargner. Quand Félix en met un à terre, ça paraît tellement facile. Hop ! Petite torsion du cou… et Boum ! On pousse le cul vers le sol. Two fingers in the nose, quoi !