La Tête en bas

Tribulations de deux frenchies au pays d'Oz

posté le mercredi 02 septembre 2009 à 05:17

281 dollars pour un Mr Freeze

Cinq jours avant notre départ définitif de la Wilderness Farm pour Bali, je, Delphine Russeil, 25 ans et toutes mes dents, décide de pimenter un peu l’aventure en tombant malade. Après avoir travaillé trois heures dans la chambre froide le vendredi, en faisant des allers-retours avec l’extérieur (10° à 35°), je me réveille le samedi avec un mal de gorge. Les toasts du petit dèj’ passent aussi bien que des tessons de verre, mais je pars tout de même ramasser mes courgettes quotidiennes. L’affaire se complique lorsque vers 9 h 30 je commence à ressentir une grande fatigue, jusqu’à avoir du mal à rester debout et ne pas parvenir à enfoncer l’arrière d’une boîte en carton pour la fermer. A la pause de 10 h 30, voyant qu’en plus je suis gagnée par des frissons (alors qu’il fait déjà 30°), je décide d’aller m’allonger. Un brin de repos et deux cachets de paracétamol devraient vite guérir tout ça.

Sauf que pas du tout. Dimanche, ma gorge s’est empirée (mes amygdales sont maintenant enflées avec des taches blanches) et j’ai des pics de fièvre, tantôt trop froid puis trop chaud. Paracétamol, ibuprofène, aspirine, je tente un peu tout. Ca calme la fièvre et les maux de tête, mais rien à faire pour la gorge. Voyant l’échéance Bali arriver à grands pas, je décide qu’il est tant d’aller voir un docteur. Lundi, avec une voiture de la ferme, Ludo et moi parcourons donc les 60 kilomètres qui nous séparent de la civilisation : Katherine. Sachant qu’il nous sera impossible de voir un médecin avant deux jours au minimum, nous filons tout droit aux urgences. Le personnel médical, très accueillant, nous prévient tout de même que la consultation d’un docteur est facturée 281 dollars. Bon, n’ayant pas trop le choix et voulant être fixée sur mon cas, j’accepte le deal.

 


 
 
posté le samedi 05 septembre 2009 à 10:34

A nous Bali…

La vue de notre terrasse

            Ca y est, nous avons changé de continent et sommes de retour en Asie – après nos deux jours à Singapour en février. Cette fois, on s’invite en Indonésie, plus précisément à Bali. Comment résister à l’appel de cette île au nom enchanteur quand vous êtes seulement à trois heures de vol et que le prix du billet est si abordable (800 $ AUD l’aller-retour pour deux) ?

 


 
 
posté le samedi 05 septembre 2009 à 10:37

Ubud, village d’artistes et de shoppeurs

Ici, les canaris aussi ont droit à une teintureNotre hôte, Katé, est adorable, comme le reste de la population semble-t-il. Les visages arborent en permanence un sourire radieux. En permanence ? Oui, enfin…sauf lorsqu’on s’attaque au négoce, une pratique traditionnelle avec laquelle on ne badine pas. Ici, on peut, et on doit, marchander pour tout. Pour nous, européens, la démarche paraît parfois bien dérisoire, les milliers de roupies bataillés ne représentant que deux ou trois dollars australiens. Mais c’est le geste qui compte. Bon, et puis en tant que bonne auvergnate, ça me fait toujours plaisir d’acheter quelque chose à un meilleur prix…

Et il y a de quoi fatiguer les accros du shopping les plus téméraires. Digne d’un souk maghrébin, le marché d’Ubud est un labyrinthe sur trois étages d’étals en tous genres : soieries, bijoux, sacs, souvenirs et divers babioles… Il n’y a qu’à se laisser perdre dans ses méandres pour trouver son bonheur. Les rues de la ville aussi regorgent de magasins, dont il faut faire le tri. Les « brand addicts » pourront se jeter à l’assaut des vitrines Billabong, Dolce & Gabanna et autres Ralph Lauren... On n’a pas encore décidé s’il s’agissait de magasins de contrefaçons ou de sortie d’usine (regardez bien les étiquettes de vos t-shirts : « Made in Indonesia »). Nous, on préfère admirer le travail des artistes locaux en orfèvrerie, soierie et peinture. Heureusement (ou malheureusement ?!) qu’on est limité à un bagage de 10 kg dans l’avion, sans quoi j’aurai déjà fait flamber la carte bleue.

 


 
 
posté le mardi 08 septembre 2009 à 11:31

Les rizières d'Ubud

Quelques photos d'une balade dans les rizières au-dessus d'Ubud...

 


 
 
posté le mardi 08 septembre 2009 à 11:48

Notre première excursion... en vrac

Hibiscus pour Maman Jo

Première expédition balinaise...

 


 
 
posté le mercredi 09 septembre 2009 à 10:48

Petite leçon d’hindouisme

OffrandesA Bali, la quasi-totalité de la population est de religion hindouiste, ce qui fait de l’île une exception dans l’univers musulman d’Indonésie. L’hindouisme se caractérise par son omniprésence dans la vie de ses adeptes. A tout moment de la journée et pour tous les sujets (argent, éducation, santé, famille, etc.), les Balinais déposent des offrandes devant leur porte, sur les totems religieux (sorte de calvaires version hindou) ou dans les temples. Ainsi, fleurissent un peu partout des petits réceptacles en feuilles de bananier tressées, remplis de pétales multicolores et ornés de bâtons d’encens incandescents, que les femmes, vêtues du sarong traditionnel, déposent en les aspergeant d’eau sacrée (holy water). Un rituel toujours fascinant à observer, d’autant plus que les détails nous échappent, à nous non-initiés.La visite du plus grand temple de Bali, qui se situe à Besakih, a été l’occasion de percer quelques uns de ces mystères, révélés par l’un des gardiens du temple. Dans la religion hindouiste, polythéiste, trois dieux surpassent tous les autres. Une sorte de sainte trinité… Il s’agit de Brama (feu, vie), Vishnu (paix) et Shiva (destruction). D’autres viennent ensuite pour les questions secondaires de la vie, comme Ganesh, dieu de l’éducation, reconnaissable par sa tête d’éléphant. Il existe quatre couleurs qui renvoient à la trinité : rouge pour Brama, noir pour Vishnu, blanc et jaune pour Shiva. Lors des cérémonies, les temples sont alors habillés en fonction du dieu invoqué ; par exemple, en blanc et jaune pour les crémations. On retrouve également des symboles dans l’architecture des temples. Les « merus », la version balinaise des pagodes chinoises, peuvent ainsi compter de 3 à 11 paliers ; 3 symbolisant par exemple les trois dieux majeurs et 5 les directions (nord, sud, est, ouest et le centre).

Avant chaque grande cérémonie (tous les six mois à Besakih), un chien est sacrifié devant le temple. Pourquoi un chien ? Parce qu’il s’agit de l’animal du temple, comme celui de Tanah Lot est le serpent ou celui d’Ubud est le singe. La pratique peut nous paraître barbare mais elle est essentielle aux yeux des croyants. En sacrifiant ce chien (pas n’importe lequel, il doit être jaune avec juste la truffe noire), ils font sortir tous les mauvais esprits qui pourraient roder dans le temple, purifiant en quelque sorte les lieux avant la cérémonie. La dépouille du chien sera ensuite brûlée, comme il en est du corps humain.

 


 
 
posté le mercredi 09 septembre 2009 à 10:56

A Bali, à scooter...

Notre road trip nous a mené à BedugulA Bali, à scooter, on dépasse les … bein, on se fait plutôt dépasser, surtout quand vous n’êtes pas un habitué de ce deux roues de 125 cm de cylindrée… Ici, avec la moto (125 cm également), c’est le moyen de transport privilégié des habitants de 12 à 77 ans. Des familles entières (le père, la mère et les deux enfants) parfois s’entassent sur un seul engin. Pour faire comme tout le monde, nous avons décidé de louer un de ces petits bolides et de partir sur les routes balinaises en direction de Bedugul, un temple situé à près de 70 km d’Ubud. Quelle expédition !

Une fois le loueur trouvé (rien de plus facile, il y en a à tous les coins de rue), nous prenons la rue principale d’Ubud, bondée comme toujours. Premier problème rencontré : l’équilibre à l’arrêt et à petite vitesse quand deux personnes se tiennent sur la machine, d’autant que le pilote était un novice… Après quelques minutes de « flip » sur les routes étroites et sinueuses de Bali, la confiance vient progressivement et grâce au klaxon, votre meilleur ami à Bali, vous vous prenez presque pour un local, tentant même des dépassements (sur des scooters uniquement, pour pas dépasser le milieu de la route)…

 


 
 
posté le mardi 15 septembre 2009 à 14:25

Amed alors...

Les embarcations locales

Après Ubud et le centre de l'île, nous avons émigré vers la côte Est. Amed, petit village de pêcheurs, nous a enchanté par sa quiétude (farniente) et la beauté de ses fonds marins (snorkeling). Avec en prime une chambre de pacha pour 150 000 roupies...

 


 
 
posté le mardi 15 septembre 2009 à 14:37

Dans mon bémo

Ecole buissonnière

A Bali, on peut voyager en scooter, en taxi, en bus... ou en bémo. Ce dernier, très pittoresque, vaut le détour. C'est une sorte de van (comme le nôtre en Australie !), dont l'arrière a été aménagé de banquettes longeant les fenêtres. Evidemment, il n'y a pas de ceintures de sécurité (comme la majorité des véhicules à Bali) et la porte latérale reste ouverte, même en roulant. Ainsi, les gens montent et descendent aisément... et le système tient lieu de clim'. S'il faut des fois s'accrocher dans les virages, ce moyen de transport permet d'être proche du quotidien des habitants.

 


 
 
posté le mardi 15 septembre 2009 à 14:47

Et ça roule pour de vrai !

Bali bikersJuste pour Mum Jo. Enjoy !
 


 
 
posté le mardi 15 septembre 2009 à 14:55

Par ici la monnaie…

Money

Bon, vous l’aurez compris, Bali a de quoi séduire. Paysages sublimes, habitants accueillants, train de vie bon marché… Bref, les bons points s’accumulent. Mais comme pour tout, il y a un revers à la médaille.

 


 
 
posté le mardi 15 septembre 2009 à 15:22

Virée à Tanah Lot

Dis coco, tu veux un gâteau ?!

     S'en aller tous les deux, dans l'ouest de Bali... pour voir le temple de Tanah Lot, joyau balinais juché sur son éperon rocheux qui fait face à la mer. Comme le Mont-Saint-Chelmi, il n'est accessible qu'à marée basse, sales copieurs. C'est un beau temple hindu accroché à son rocher (comme une bernicle), on n'y entre pas, ceux qui priaient là ont barré l'entrée...

 


 
 
posté le samedi 19 septembre 2009 à 05:23

Kuta : quelques kilos de brutes dans un monde hindou

Surf et bièreDes vacances à Kuta pour les Australiens, c’est un peu comme un pèlerinage à La Mecque pour les musulmans, il faut le faire une fois dans sa vie. L’aspect spirituel est, dans la ville balinaise, légèrement (doux euphémisme) moins prononcé. Les cultes sont ici dédiés aux déesses Bintang, bière balinaise qui n’est pas sans rappeler notre bonne vieille Kro (en meilleur tout de même), et vagues, pour les surfeurs de l’outback en mal de sensations fortes. Les offrandes à ses êtres divins sont si peu chères que l’on se permet d’en faire plusieurs fois par jours. Pour Bintang, donnez 15 000 roupies environ (1€), et elle vous rafraîchira au moins pendant les 20 prochaines minutes, ensuite recommencez l’opération toutes les heures environ à l’ombre des arbres qui jouxtent la plage ; les effets sont prouvés. Pour vagues, il suffit simplement de louer un surf ou un body-board et de se jeter dans l’océan déchaîné. Vous en sortirez heureux d’avoir dompté cet élément si étrange. Bien sûr, une fois sortis de l’eau, désaltérez-vous grâce à une nouvelle offrande à Bintang…

Signe de ralliement de cette secte vouée à Bintang, le port quasi obligatoire d’un t-shirt, d’un short à l’effigie de cette bière. Car, si quand vous revenez de Bali sans cet emblème, on ne croit pas que vous y avez séjourné :

 


 
 
posté le samedi 19 septembre 2009 à 05:24

Avant l’heure, c’est pas l’heure

Un jour de plus dans ce décor paradisiaque...« A nos actes manqués… », chantait Goldman, celui-ci en est un qui va marquer les annales de vols internationaux de Delphine et Ludo.

12h à Kuta, petite ville très touristique de Bali où se rejoignent les Australiens avides de bière à pas cher, de plages de sable blanc (en l’occurrence, il est gris et grossier, comme les Aussies), et de vagues géantes pour surfer ou body-border (frimer, en quelque sorte), nous rendons les clés de notre chambre à Putu, le gérant du Bamboo Inn. Nous laissons nos sacs à dos à la réception, pour ne pas qu’ils nous encombrent tout l’après-midi, quand nous pratiqueront les deux sports exclusifs de Kuta : le shopping et le « bronzing » ; notre avion ne décollant qu’à 11h le soir même.