Autant la Stuart Highway, qui coupe le pays du Nord au Sud, était agréable et variée, tous les jours les paysages évoluaient, autant la Barkly Highway (c’est son nom), qui rejoint Le Territoire du Nord au Queensland est pénible et monotone. Les géomètres ne pouvaient tracer une route plus droite. Pas un virage pendant des dizaines de kilomètres (non, on n’exagère pas !) et sous une chaleur de plomb : 35°c à 40°C au plus fort de la journée et pas un arbre sous lequel se réfugier. Tant et si bien que nous avons décidé de ne rouler qu’entre 6h30 et 10h30-11h, le matin, et de 3h30-4h à 6h l’après-midi. Notre vieux van a dû apprécier ! Nous aussi d’ailleurs. Pendant ces quelques heures de répits, nous lézardions dans un des villages pittoresques de l’Outback, où, à part ne rien faire, aucune activité n’est proposée aux touristes de passage.
Après l'avoir longtemps refoulé, j'ai finalement dû me rendre à l'évidence : je suis blonde ! Je sais, c'est affreux, un de mes pires cauchemars. C'est la faute de mon ami Soleil : ce traître m'a poignardée dans le dos ! Il va donc falloir que je m'y habitue. Toutes mes condoléances, Maman...
Cairns, la deuxième ville du Queensland, après Brisbane, vit par et pour ses backpakers. Ils sont des centaines à arpenter les trottoirs de la cité chaque jour, à la recherche de bons pour des repas gratuits, des plans pour boire à l’œil, pour sortir sans trop dépenser. Alors Cairns, son lagon, ses fontaines, se la joue jeune, enjoué, aussi pleine d’énergie que ces braillards fêtards, soûlards. Dans tous les magasins, on vous tape dans le dos, on vous sert du « mate » (mec) à toutes les sauces. Les backpakers sont la poule aux œufs d’or des échoppes « cairnsiennes ».
Pour y accéder, il faut d’abord traverser l’estuaire de la Daintree River à bord d’un bac. L’expérience est magique, d’autant qu’on se prend à scruter les eaux vertes du fleuve à la recherche d’un crocodile, nombreux dans la région. De l’autre côté, c’est Jurassic Park. Une montagne, couverte de forêt tropicale humide (arbres sans fin, fougères titanesques, fleurs ahurissantes), s’élève à plus de 1000 m au-dessus du fleuve. A l’est, elle jette sa masse sombre dans l’océan turquoise, offrant au voyageur des plages de sable blanc. Face à ce paysage indompté, rien d’étonnant à s’attendre à voir émerger ptérodactyles et tyrannosaures de la canopée…
Dans 500 ans, quand les arrière-petits-enfants de nos arrière-petits-enfants viendront visiter l’Australie, le figuier des Tablelands sera-t-il encore là pour leur raconter ce qu’ils ont loupé pendant le millénaire qu’il aura traversé ?
Comme bon nombre de nos chers aînés, nous avons participé à une croisière. Mais sur celle-là, pas question de farniente ni de Franck Mickaël ou autres André Rieu pour l’animer. Non, à bord du Habibi, magnifique deux mâts pouvant accueillir 25 personnes, le programme est chargé. Notre destination ? Les Whitsunday Islands, groupement de 74 îles plus ou moins grandes, entre la côte Est australienne et la grande barrière de corail. Le départ se fait dimanche vers 14h30. Le temps est un peu nuageux et le capitaine, Greg, nous prédit du vent. Et du vent, on en aura pour sûr les trois jours que durera notre escapade. Un avantage pour le voilier, moins pour nos estomacs… Le breton s’en sort plutôt bien, et l’Auvergnate, pourtant loin de ses montagnes natales, pas trop mal non plus. Seul le crépuscule le premier jour aura raison d’elle, l’obligeant à se coucher tôt (oui, c’est ça, où elle rentrait à la nage !).
7,9 km de sable blanc, l'un des plus purs au monde (98 % de sillicium). Il a même permis la fabrication de la lentille du télescope Hubble.
Pendant une dizaine de minutes, je, soussignée Delphine Russeil, ai été le capitaine du voilier Habibi, voguant sur les flots impétueux des Whitsundays ! Cours particulier dispensé par le Capitaine Greg, sous l'oeil envieux bien qu'un peu soucieux de mes co-mousses...
Nous, donc, nous étions bien confortablement installés dans notre bus 4x4. Enfin, confortable, c'est pas tout à fait le mot, vus l'état des routes. Comment dire... Pas de bitume (ça, on commence à avoir l'habitude !), mais surtout que du sable. Partout. Très mou. Et donc ça s'enfonce ! On a d'ailleurs assisté à quatre ensablements, dont celui d'un Hummer qu'il nous a fallu tracter avec le bus en arrière...pour qu'il puisse se lancer à l'assaut d'une terrible côte/dune. Mais heureusement, notre moyen de transport, lui, avait 8 vitesses pour se sortir de la mouise !
Au bout de la 75-mile beach (plage de 75 miles), on peut découvrir l'épave du Maheno, luxueux navire de croisière échoué en 1935 à cause d'un cyclone. Magique !
Un délice de s'y baigner, mais çà, on n'avait peut-être pas besoin de le préciser !
Pour honorer cette fille du pays, une statue a l'efigie de Mary Poppins a ete erigee dans une rue de la ville. Pres du City Hall, on trouve egalement des plaques de bronze dans le pave representant des scenes du livre. Tout cela ne vous donne pas envie de chanter, vous ?! "Juste un morceau de sucre qui fait d'la med'cine a couler..."
Dernière grande ville avant le retour à la Yurtfarm (dans une quinzaine de jours), Brisbane nous a tendu les bras le jeudi 29 octobre. La première journée fût assez chargée… D’abord, il fallut trouver un garagiste pour changer le câble d’accélérateur de notre cher van (dans tous les sens du terme). Nous avons donc passé la matinée à trouver un réparateur. Nous nous sommes finalement rabattu sur un concessionnaire Ford. Il nous l’a fait dans la journée. Voila une bonne chose de faite ! Maintenant, on peut rouler peinard.