La Tête en bas

Le 5 janvier 2009, Patrick de Carolis, le président de France Télévisions, a décidé, de son propre chef (la loi n’a pas été votée), de supprimer la publicité sur les chaînes de son groupe, à partir de 20 h. Une décision plus ou moins heureuse, on verra dans les années à venir comment les chaînes vont se financer et quels programmes vont-elles diffuser.

Une préoccupation qui est loin d’interpeller les présidents de chaînes en Australie. Ici, la pub est reine. Toute la journée, sur toutes les chaînes, c’est la même histoire. Toutes les dix minutes, une coupure de réclame, comme on dit outre-Atlantique. Pas moyen de suivre un film, surtout en Anglais, sans être gêné par ces maudits « commercials ».

Et la téléréalité, qui pullule ici aussi, est encore plus indigeste coupée par des pubs pour fast-foods, crèmes glacées et autres boissons rafraîchissantes. Il y a une émission, qui s’appelle « So you think you can dance » (« Donc tu penses que tu sais danser »), dans laquelle de jeunes danseurs plein de talents expriment tout leur potentiel sur la piste devant un jury intransigeant. Une sorte de « Nouvelle Star » de la danse. Cette émission est le comble en termes de publicité. Un couple passe, les juges donnent leur appréciation, la pub est lancée. On revient après la coupure, une nouvelle prestation, un verdict… et une publicité ! Et ainsi de suite pendant 2 heures. Une émission qui tiendrait dans un format de 52 minutes en fait plus du double grâce au sponsoring. En même temps, il y a pleins d’autres choses à faire en Australie que de regarder la téléréalité…

Autre particularité de la télévision australienne, hormis l’omniprésence de la publicité, les formats des émissions. La quasi-totalité des programmes de première partie de soirée dure une heure (Les Australiens dînent à 18h). De 18 h 30 à 21 h 30. Il y a très rarement de films à cet horaire. Ceux-ci débutent plutôt vers 21 h 30, et durent plus de deux heures à cause la publicité, bien sûr.

Avec la fin de la pub sur les chaînes publiques, les chaînes privées françaises vont peut-être se servir de ce modèle pour, petit à petit, augmenter le nombre de pubs dans leurs émissions. Un nombre qui s’élève déjà à quatre parfois…

Ludolivo