La Tête en bas

Le gouvernement du New South Wales (NSW) a annoncé il y a quelques jours la création d’une loi draconienne contre les gangs de motards dans l’Etat. Désormais, la réunion de membres de gangs désignés comme « organisations criminelles » sera interdite. Les fautifs pourront être immédiatement poursuivis devant la Court Suprême et encourront jusqu’à 5 ans de prison.

            L’élément troublant dans cette affaire concerne la naissance et l’essor fulgurent, en à peine un an, de nouveaux gangs à caractère islamiste et dont les membres seraient originaires du Moyen Orient (source : Sun-Herald). Le plus gros d’entre eux, le MBM (« Muslim Brotherhood Movement »), compterait ainsi 600 adeptes se revendiquant comme les plus durs et les meilleurs en combat de rue. Le gang recruterait essentiellement dans les quartiers sud-ouest de Sydney, comme Redfern. Au cours des deux dernières semaines, il a effectué des descentes d’intimidation dans les rues et près des discothèques. Et, selon la police, pendant le Mardi Gras Gay et Lesbien de Sydney, le MBM a organisé une patrouille d’une centaine de membres, qui s’en est pris aveuglement aux hommes qui croisaient sa route.

            L’émergence du MBM a coïncidé avec celle de deux autres gangs de Sydney : les Brothers For Life (BFL) et les Asesinoz MC (quartier de Parramatta). Si le nombre des premiers n’est pas connu, leur vision extrémiste semble se rapprocher de celle des MBM. Quant aux Asesinoz, ce sont des adolescents, décrits par la police comme des « gamins difficiles », qui utilisent YouTube pour promouvoir l’extrémisme islamique et des actions anti-australiennes telles que brûler le drapeau national. Parmi la quarantaine de membres, une partie est déjà connue des services de police pour violence et vandalisme. Enfin, les Notorious, un gang composé d’immigrés du Moyen Orient et des îles du Pacifique, ont engagé une série de poursuites à moto menant à l’assassinat des membres des gangs rivaux.

Reste à savoir pourquoi ces différents gangs se sont formés… En réaction à quoi ? A du racisme ambiant ? Depuis mon arrivée en Australie, je ne cesse d’entendre des voix extérieures (non-australiennes et hors du pays) me parler de ce problème de société. Mais mon problème à moi, c’est que, jusqu’à présent, je ne l’ai constaté nulle part. Les journaux (écrits, radio ou tv) ne laissent rien transparaître et les conversations que j’ai pu avoir avec les australiens « permanents » n’ont jamais fait ressortir quoi que ce soit de ce côté-là. Aucune observation dérangeante non plus dans la rue. Ce racisme existe-il vraiment, et si oui, dans quelles proportions ? J’espère pouvoir dénicher les réponses à ces questions dans les semaines à venir.

Delphine Russeil